Chères Amies et chers Amis,

 

Nous sommes le mercredi 31 août 2016. Il est 20 heures 40 et je suis devant mon ordinateur. Je pense à vous tous, car demain, pour nombre d´entre vous, c´est la rentrée. Que vais-je vous écrire ? Les sujets ne manquent pas, ni dans ma tête, ni dans l´actualité.

 

Je vais vous partager un message que j´ai reçu ce matin. Comme un grand arc-en-ciel. Dans la Bible, l´arc-en-ciel est un des signes de l´Alliance de Dieu pour et avec toute l´Humanité.

 

Cela s´est passé au cours de funérailles dans une petite paroisse où les gens se connaissent encore bien. L´auteur du message se trouvait là, avec ses frères et sœurs, neveux et nièces, amies et amis de la famille de cette dame âgée décédée.

 

Nous nous trouvions, m´écrit-il, en présence d´une assemblée très recueillie, lorsque s´est avancé vers le micro un septième ou huitième témoin pour exprimer ses sentiments envers la défunte.

 

La litanie des prières d´intercession était apparemment terminée quand cet homme, d´une quarantaine d´années, s´est présenté, et un peu maladroitement, s´est exprimé en ces termes :

 

« Je suis venu avec quelques voisins de Madame … que nous avons connue avant qu´elle ne se retire à la Maison de Retraite. Nous sommes là-bas, dans le fond de l´église. Je suis musulman et, excusez-moi, mais je ne sais pas comment m´y prendre pour exprimer ce que j´ai à dire en cet instant.

 

Cette dame, qui était toujours souriante et qui n´avait que de bonnes paroles pour saluer et encourager les personnes qu´elle rencontrait, m´a accueilli avec toute ma famille lorsque nous nous sommes installés dans son quartier.

 

Chaque fois que je la rencontrais, elle me disait toujours : « Quand allez-vous venir chez moi pour bavarder davantage et faire plus ample connaissance ? »

 

En fait, je ne suis jamais allé la visiter, ni encore moins, depuis qu´elle s´était retirée à la Maison de Retraite ! Comme j´ai mal agi ! Et maintenant, je le regrette vivement.

 

Néanmoins, je voudrais vous dire à tous, et spécialement à sa famille, qu´une femme toujours souriante, et de bon vouloir avec tous, comme elle était, cette femme était et est bénie d´Allah. Aujourd´hui, il n´y a pas de doute, Allah est heureux de l´accueillir et de la chérir parmi tous ses élus ! »

 

Se retirant du micro, il regagna sa place au milieu de ses voisins, dans le fond de l´église.

 

L´auteur de ce message, un ami personnel, constatant que le célébrant, un prêtre africain, paraissait un peu perdu, s´est mis à applaudir, aussitôt suivi par toute l´assemblée.

 

Au cimetière, en sortant, ils étaient nombreux, les paroissiens et les amis de la famille, à venir remercier cet homme pour ses paroles et son audace.

 

Comme quoi !

 

Et moi, que dois-je vous souhaiter, dès lors, pour votre journée de rentrée du 1er septembre sinon, certainement, cette sincérité, cette audace, ces mots du cœur, qui disent toujours, et même parfois un peu maladroitement, mais qu´importe, que l´amour est fort. Oui, l´amour est très fort ! Croyons-le !

 

Et, bien sûr, ici, je remercie mon ami, pour m´avoir envoyé ce texte de faire part d´une personne que j´ai connue et beaucoup appréciée moi aussi. Elle était ainsi, effectivement. Discrète, mais extrêmement concrète dans son agir. Elle faisait le bien, avec détermination, gentillesse et douceur.

 

Bonne rentrée à vous toutes et tous ! Courage !

 

Paul.

 

Je vis dans la périphérie de la ville de Goiás, au centre du Brésil.

 

NB : texte en annexe :

 

Madame Fawzia Zouari, écrivaine et journaliste tunisienne, docteur en littérature française et comparée de la Sorbonne, a publié dans la revue « Jeune Afrique » cet article très dur d´une femme horrifiée et scandalisée.

 

« Il y a des jours où je regrette d’être née arabe.

 

Les jours où je me réveille devant le spectacle de gueules hirsutes, prêtes à massacrer au nom d’Allah, et où je m’endors avec le bruit des explosions diffusées sur fond de versets coraniques.

 

Les jours où je regarde les cadavres joncher les rues de Bagdad ou de Beyrouth par la faute des kamikazes; où des cheikhs manchots et aveugles s’arrogent le droit d’émettre des fatwas parce qu’ils sont pleins comme des outres de haine et de sang; où je vois des petites filles, les unes courir protéger de leur corps leur mère qu’on lapide, et les autres revêtir la robe de mariée à l’âge de 9 ans.

 

Et puis ces jours où j’entends des mamans chrétiennes confier en sanglotant que leur progéniture convertie à l’islam refuse de les toucher sous prétexte qu’elles sont impures.

 

Quand j’entends pleurer ce père musulman parce qu’il ne sait pas pourquoi son garçon est allé se faire tuer en Syrie. À l’heure où celui-ci parade dans les faubourgs d’Alep, kalachnikov en bandoulière, en attendant de se repaître d’une gamine venue de la banlieue de Tunis ou de Londres, à qui l’on a fait croire que le viol est un laissez-passer pour le paradis.

 

Ces jours où je vois les Bill Gates dépenser leur argent pour les petits Africains et les François Pinault pour les artistes de leur continent, tandis que les cheikhs du Golfe dilapident leur fortune dans les casinos et les maisons de charme et qu’il ne vient pas à l’idée des nababs du Maghreb de penser au chômeur qui crève la faim, au poète qui vit en clandestin, à l’artiste qui n’a pas de quoi s’acheter un pinceau.

 

Et tous ces croyants qui se prennent pour les inventeurs de la poudre alors qu’ils ne savent pas nouer une cravate, et je ne parle pas de leur incapacité à fabriquer une tablette ou une voiture.

 

Les mêmes qui dénombrent les miracles de la science dans le Coran et sont dénués du plus petit savoir capable de faire reculer les maladies.

 

Non ! L’Occident, ces prêcheurs pleins d’arrogance le vomissent, bien qu’ils ne puissent se passer de ses portables, de ses médicaments, de ses progrès en tous genres.

 

Et la cacophonie de ces « révolutions » qui tombent entre des mains obscurantistes comme le fruit de l’arbre.

 

Ces islamistes qui parlent de démocratie et n’en croient pas un mot, qui clament le respect des femmes et les traitent en esclaves.

Et ces gourdes qui se voilent et se courbent au lieu de flairer le piège, qui revendiquent le statut de coépouse, de complémentaire, de moins que rien !

 

Et ces « niqabées » qui, en Europe, prennent un malin plaisir à choquer le bon Gaulois ou le bon Français comme si c’était une prouesse de sortir en scaphandrier ! Comme si c’était une manière de grandir l’islam que de le présenter dans ses atours les plus rétrogrades.

 

Ces jours, enfin, où je cherche le salut et ne le trouve nulle part, même pas auprès d’une élite intellectuelle arabe qui sévit sur les antennes et ignore le terrain, qui vitupère le jour et finit dans les bars la nuit, qui parle principes et se vend pour une poignée de dollars, qui fait du bruit et qui ne sert à rien !

 

Voilà, c’était mon quart d’heure de colère contre les miens.

 

Souhaitons que l´Occident ouvre les yeux. »

 

Attention, ce texte pourrait nous induire en erreur sur le peuple musulman et nous faire tomber dans des présupposés et des exclusions trop simplistes. Allons à la rencontre de l´autre, de celui et de celle qui est d´une culture différente et qui possède une beauté et une richesse dans sa diversité. Apprenons à nous apprivoiser mutuellement. Faisons simplement le bien à tous, sans distinctions, et soyons artisans de paix, de réconciliation.

 

Paul