Thisnes - Vue prise du nord-est |
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Deux agglomérations séparées par des prés :
l'une blottie près de l'église, l'autre aux environs du château.
Au bord du chemin une taverne - la franche taverne - se signale
par son enseigne au voyageur. ployant sous sa besace, qui chemine vers
elle. L’ég1ise Saint-Etienne sur une butte verdoyante, a un chevet
plat éclairé par une fenêtre ; sa nef est courte sous
sa toiture en bâtière: sa tour puissante est percée
d ‘ouïes à I’étage des cloches et porte un toit en pavillon.
Elle avait été brûlée le 9 juillet 1602
«par les ennemis de Dieu, son engliese et de Sa Majesté et
des Altesses». L'un des échevins «fut occis en
ladite engliese d'ung cop de harquebuse, son corps deffendant avec nous»
(Cours de justice). L'église de Thisnes faisait, en effet, partie
de ces Lieux de culte fortifiés, nombreux dans le Namurois. En 1455
déjà. lors d’un procès, les dames d’Andenne qui étaient
décimatrices, attiraient l’attention sur le fait que La «tourre
devant dicte des fort longtemps et grande antiquité a esté
edifiée en bonnes et fortes murailles par les inhabitans ou leur
predecesseur, non pas à L’honneur de l'église, mais plustost
pour Ia commodité desquels inhabitans estants de la conté
ou marquisat de Namur et enclavés entre les terres de l’evesché
de Liege et duché de Brabant. De sorte que lesdicts inhabitans en
ce temps de guerre ont accoustumé d’en faire leur forteresse pour
y saulver leur corps et bien, mesmes l’on rnuny et furny en forme de chasteau.
y mettants. ayants et retenants de bombardes..» (cité par
L.-F. GENICOT, Eglises mosanes....p339). II est curieux que. passant là
moins de deux ans après l’incendie, le peintre ait représenté
les lieux apparemment en bon état.
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La seconde partie du village escalade la colline du château,
qui n’a garde de son rôle défensif d'autrefois que son donjon
carré. Trois rangées de fenêtres, sous une toiture
en pavillon dont les versants s’ouvrent par des lucarnes-pignons superposées.
De chaque côte les corps de logis, de hauteurs différentes,
avec bâtière d’ardoise : celui de droite est décoré
d'un pignon à redents.
Il est établi que Thisnes s'est développé à
partir de deux noyaux, l'église ou «moutier» et la ferme
seigneuriale des chanoinesses dAndenne, a l’ouest: La «NovevilIe»
les unissait certainement depuis le XVe siècle. Or, ici, les deux
îlots apparaissent bien distincts. Le château est indiscutablement
au sud de l’église et ne peut par conséquent être la
ferme d’Andenne. Serait-il alors la «maison» de Guillaume Paheau,
gentilhomme vivant au village? On ignore l'emplacement et l’importance
de celle-ci. Au XVIIIe siècle, Galliot faisait allusion à
un château qui n’offrait «rien de remarquable que cinq grosses
tours dont quatre sont rondes et l’autre quarrée qui est fort haute».
Celui que nous voyons en serait-il le noyau primitif?
Il y avait à Thisnes un hôpital dont, depuis 1603,
Jacques Balza était l’hospitalier. Il disposait d’une seule chambre
pour «y recepvoir les pauvres allans et venans». Le ban de
Thisnes s’étendait sur Wansin. Wansineau et Chapeauville,
avait deux églises paroissiales, plusieurs «censes»
totalisant quelque 832 hectares de terres labourables, deux moulins et
70 «manouvriers» ~