Extrait de "LE PATRIMOINE MONUMENTAL DE LA BELGIQUE" Wallonie 182
Liège, Arrondissement de Waremme, publié par le Ministère de la Région Wallonne
THISNES
Un tumulus aujourd'hui arasé a livré de nombreux objets d'époque gallo-romaine. Sous l'Ancien Régime, Thisnes fait partie du comté de Namur. Sa situation l'expose plusieurs fois aux incursions des Liégeois et des Brabançons. Après avoir appartenu au souverain, la seigneurie passe aux Paheau, Le Franc, puis aux Renesse de Wulp. Le château, décrit par Saumery, a disparu depuis (quelques vestiges sont visibles au n° 152 de la rue de Wavre). Thisnes était siège d'un marché qui en faisait un centre commercial d'une certaine importance. L'église paroissiale est à la collation du chapitre d'Andenne depuis 1235.  Le village s'étend en partie le long de la route Hannut-Jodoigne. Les constructions, remontant rarement au-delà du XVIIIe s., utilisent la brique et le calcaire. M.-J. BODSON, L'évolution d'un paysage rural au Moyen Age. Thisnes en Hesbaye, dans B.S.BEG., 34 (1965), p. 117-158.

EGL.PAROISS.SAINT-MARTIN
    La paroisse de Thisnes faisait primitivement partie du diocèse de Liège. Rattachée à celui de Namur en 1559, elle fut rendue à Liège par le Concordat. Sanctuaire rebâti de 1768 à 1769 aux frais du chapitre collégial d'Andenne, collateur depuis 1235, en intégrant une tour O. romane de caractère défensif élevée vers 1200. Travaux dirigés par Mormal, chef de chantier de Laurent Benoît Dewez.
    Au sein d'un * cimetière emmurai lié, édifice composé d'une * tour occidentale carrée autrefois fermée, de trois nefs de quatre travées et d'un chœur d'une travée terminé par une abside à trois pans. Sacristie carrée dans l'axe, et sacristie moderne longeant le bas-côté N.
Surplombant le large escalier d'accès, tour de trois niveaux, formée d'un noyau du dé­but du XIIIe en moellons de grès sur soubassement de silex, profondément refait en blocs de calcaire au premier niveau, en briques et calcaire au troisième. Chaînes d'angle harpées en calcaire. Retraite talutée formant larmier séparant les deuxième et troisième niveaux. Deux jours rect. aux piédroits chaÎnés au deuxième niveau, troisième percé de six fenêtres en calcaire sur­montées d'arcs en plein cintre et munies d'abat-son. Couronnant la tour, magnifique flèche octogonale recouverte d'ardoises, comportant quatre égouts retroussés superposés, et reposant sur un pavillon de plan carré. La tour est ouverte depuis 1826 par un portail néo-classique en calcaire, œuvre du tailleur de pierre Jean Wilmart, composé d'une porte en plein cintre, flanquée de colonnes toscanes engagées soutenant une corniche moulurée. L'intérieur de la tour est couvert d'une voûte d'arêtes au r.d.ch. Traces d'une voûte identique et baie à banquette au premier étage.
    Flanquant la tour au S., importante tourelle d'escalier de plan circulaire, en moellons de grès (XIII"-XIV. s.), percée de trois jours en archères. Escalier d'une largeur inusitée à l'intérieur.
    Nefs, chœur et sacristie en briques et calcaire, avec frise de briques sous corniche et chaînes d'angle. Bas-côtés et chœur sont percés de fenêtres à piédroits harpés et arcs en plein cintre, à claveaux passants un-sur-deux, sous rouleau de briques. Sous la première fenêtre du bas-côté S., ancien portail en calcaire, aujourd'hui condamné, à encadrement mouluré et linteau bombé à clé pendante ornée d'une rocaille. Au N., second portail faisant pendant au précédent, et ouvrant actuellement vers la nouvelle sacristie. Deux contreforts toscans en calcaire raidissent le chœur. Toiture en bâtière à égouts retroussés sur la nef centrale et le chœur, appentis à égouts retroussés sur les bas-côtés, et croupe polygonale sur l'abside.
    Intérieur de proportions élancées préfigurant les églises néo-classiques, avec arcades en plein cintre reposant sur des colonnes toscanes marbrées. Chœur orné de pilastres ioniques. Bas-côtés terminés à l'E. par un mur concave, et à l'O. par une chapelle en quart de cercle. Voûte en pendentifs sur la nef centrale, et voûtes d'arêtes sur les bas-côtés (fig. 324, 325).
Mobilier en partie contemporain de l'église: au­tels, chaire de vérité, lambris.
Fonts baptismaux de 1626, à têtes humaines.
Monuments funéraires.

F.D.C.
J.-J. BOLLY, R.P.M.S.B., Canton de Hannut, Bruxelles, 1977, p. 72-75.

R. CHAPELLE DU CLERC
    Chapelle du Clerc. Petit oratoire rect. du XIX. s. en briques peintes, sous bâtière de toile goudronnée. Porte en plein cintre sous pignon semi-circulaire.

F.D.C.[467]
R. CHAPELLE HARDY (disparue)
    Chapelle Hardy. Plantée devant un bos­quet à un carrefour, jolie potale en calcaire de Héron. Au sommet du pilier de section carrée, trois niches cintrées surmontées d'un larmier mouluré, le tout amorti d'une sphère de calcaire. Entablement saillant. Sous la niche S., inscription: "ST ROCH/ PRESERVEZ/NOUS 1836»; Sous la niche E. : "ST JOSEPH/PRIEZ POUR/NOUS; sous la troisième: «ST DONAT/PRESER­VEZ/NOUS». A la face N., sans niche: «CHAPELLE/HARDY/RESTAUREE/EN 1936»
(fig. 326). F.D.C.
R, DE L'ENFER
N° 2. Intéressante ferme dont les bâtiments sont disposés en U autour d'une petite cour fermée par un mur. Dominant l'ensemble, beau logis du mil. du XIX., en briques et calcaire coquillé. Double corps de trois travées larges, de deux niveaux et demi, sur hautes caves. Bâtière d'éternit ondulé. Baies rect., à appui saillant sur modillons, surmontées de larmiers moulurés. Porte rect. sur perron de cinq degrés, à baie d'imposte fermée par une boiserie ancienne. Soubassement percé de trois baies rect. et d'une porte de cave en calcaire.
    A l'arrière, façade plus simple à baies rect. et jours semi-circulaires sous corniche.
    A g. du logis, ancien fournil, en briques, sous bâtière de tôle ondulée; baies rect. en calcaire et jours semi-circulaires sous comiche. Face au fournil, ancienne grange en large, au portail rect. à linteau métallique, surmonté d'un colombier à entrée semi-circulaire. De part et d'autre du portail, étables sous fenils à baies rect. Bâtière de tôle ondulée
(fig. 327). F.D.C.
R. DE MERDORP
    N° 3. Au fond d'un petit jardin, modeste maison parall. à la rue, en briques peintes et calcaire. Double corps de cinq travées sur un niveau et demi, sous bâtière de tuiles en S. Porte centrale sur dés, à linteau échancré, millésimée 1782 à la traverse d'imposte. Baies en calcaire plus étroites, à linteau échancré. Etage plus récent, percé de quatre baies rect. (jadis cinq) à encadrement de briques. Soubassement cimenté percé de deux jours de cave à dr.
F.D.C.[468]
    N° 6. Surplombant une cour rec!. à ancienne fumière centrale, ferme en L conser­vant des éléments de la fin du XVIIIe s. Parail. à la route, volume principal, en briques peintes et calcaire sous bâtière d'éternit : à dr., logis sur hautes caves, auquel on ac­cède par un perron à double montée convergente. Porte à linteau bombé, à clé passante et pendante, sur piédroits à une harpe partiellement refaits. Baie analogue à dr. de la porte. Autres baies plus récentes (XlXe) à l'étage et dans la partie dr. de la façade, fruit d'un agrandissement. A g. du logis, étable du XlXe s.
    Parai!. au corps de bâtiment principal, grange en large percée d'un portail en briques et de baies hétéroclites, sous bâtière de tuiles mécaniques. Pignon E., vers la route, percé d'un oculus en briques.
    A l'arrière, petit fournil du XlXe s., en bri­ques peintes sous bâtières de tuiles en S.
F.D.C.[469]
R. DU MIGNAWEZ
    N° 14 (en face). Parai!., grange en large en briques rouges, sous bâtière de tuiles mécaniques, percée de deux portails jumelés en briques flanqués d'annexes en appentis. Millésime de 1864 en briques brûlées sur­montant les deux entrées.
F.D.C.[470]
    N°S 42-43 (entre). Chapelle Notre-Dame de Bon Secours, en briques blanchies, probablement de la fin du XIXe s. Petit bâtiment hexagonal sous toiture d'éterni!. Porte couverte d'un segment d'arc en briques. Bandeaux de briques saillants se prolongeant sur chaque face.
F.D.C.[471]
R. SAINT-MARTIN
N° 2. Importante habitation, surtout intéres­sante par sa façade N., côté cour, présen­tant sept travées sur deux niveaux; briques et calcaire. Trois travées centrales étroites encadrées de chaînes d'angle à refends, sous fronton triangulaire. Armoiries d'un membre de la famille de Glymes au tympan, surmontant le millésime 1750, et encadrées de deux oculi en briques. Belle porte centrale à piédroits finement sculptés, traverse d'imposte en accolade et linteau bombé mouluré. Surmontant la porte, fenê­tre à linteau bombé mouluré à clé passante et pendante, piédroits sur dés et appui saillant mouluré. Autres baies des travées centrales à linteau bombé et clé passante et pendante, apparemment refaites. De part et d'autre de la partie centrale, travées larges (deux à g., une à dr.) percées de fenêtres rect. moulurées, et partiellement restaurées. Deux portes à baies d'imposte s'ouvrent à l'extrémité droite de la façade, l'une à traverse et linteau droits, l'autre à traverse et linteau bombés. Frise de briques dentée sous la corniche.
    Façade à rue refaite probablement à la fin du XIX. s., percée de six travées de baies à linteau délardé à clé. Trous de boulins rebouchés et frise de briques dentée sous la corniche; bâtières d'éternit à croupes (fig. 328, 329).
F.D.C.
    N° 9. Dans un jardin, maison de la fin du XIX. s. en double corps, de deux niveaux de trois travées, sous bâtière d'éternit à croupes. Baies rect. à appuis saillants, porte rect. à baie d'imposte, sur perron de trois degrés, et jours de caves rect.
FD.C.[472]
    N° 24. Ancienne petite ferme datant de la 1re moit. du XlXe s., à l'angle de la rue de la Victoire. Logis en briques peintes et cal­caire, en double corps, de cinq travées sur un niveau. Baies rect. Porte centrale rect. sur perron de trois degrés. Toiture à la Mansart vers l'avant, avec frontispice de lu­carne brabançonne au centre, percée d'une fenêtre rect. et flanquée de lucarnes mo­dernes. Frise de briques. Face arrière re­maniée. Mur-pignon percé d'un jour de cave échancré en calcaire.
A g. du logis, petite grange en briques per­cée d'un portail surmonté d'une entrée de colombier.
Perpend. à la grange, anciennes porcheries en briques peintes, sous bâtière de tuiles en S. Baies rect. en calcaire.
FD.C.[473]
N° 29. Ancien presbytère, isolé dans un jardin au N. de l'église. Belle demeure de la fin du XVIII" s., en double corps: briques et calcaire, sur soubassement en calcaire de moyen appareil; bâtière d'ardoises en écailles à croupettes et égouts retroussés, munie de trois lucarnes modernes à croupe à l'avant, deux à l'arrière. Façade N. en briques peintes et calcaire, de cinq travées sur deux niveaux, encadrée de chaînes d'angle harpées. Baies rect. en calcaire. Porte centrale sur perron rect. de trois degrés flanqué de quatre jours de cave échancrés.
    Face arrière analogue, dénaturée à g. par une véranda. Porte à baie d'imposte grillagée, sur perron convexe d'un degré. Pignon E. percé d'un fenêtre semi-circulaire; pignon O. essenté d'ardoises. A l'intérieur, intéressantes cheminées de la fin du XVIII" s., ornées de peintures.
    A l'E. du presbytère, anciennes écuries du XIX. s., en briques et calcaire, présentant une alternance de travées typiques du néo­
classicisme (fig. 330).
F.D.C.
R. DE LA VALLÉE
    N° 8. Dans le mur-pignon de cette importante ferme du XIXe s., portail de grange rec!., pourvu de piédroits en calcaire et d'un linteau de bois, surmonté d'un arc brisé en briques. Baie en arc brisé au pignon. Dalle portant l'inscription' "FERDINAND DE SOER/1857».
FD.C.[474]
R. DE LA VICTOIRE
    N° 8. Ferme disposant ses bâtiments en U autour d'une cour centrale. A dr., logis construit en 1860, en moellons de silex peints sur soubassement goudronné, et agrandi en 1887, en briques. Baies rec!. en calcaire aux faces avant et arrière. Fenêtre ancienne à linteau délardé au pignon à rue. Grange récemment démolie fermant la cour face à la rue.
    A g., face au logis, anciennes étables du XIX. s., en ruine.
FD.C.[475]
    N° 22. Petite ferme, au coin de la rue de Wavre. Ag., perpend. à la rue de la Vic­toire, logis en briques et calcaire, sous bâtière de tuiles mécaniques. Face sur cour blanchie, entre chaînes d'angle cimentées et peintes; deux niveaux de trois travées de baies rec!. sur appui saillant, soubassement cimenté et peint et porte centrale sur perron recto de deux degrés flanqué de jours de cave. Millésime 1838 gravé au lin­teau du jour de cave à dr.
    Face arrière analogue, vers la route de Wa­vre, comportant deux baies rec!. aux appuis non saillants.
    Mur-pignon E. en briques sur soubasse­ment de silex. Mur-pignon O. cimenté.
    Perpend. au logis, grange en large, en briques blanchies sur soubassement goudronné, sous bâtière de tuiles mécaniques. Portail rect. à linteau de bois et reste de piédroits chaÎnés. A dr., porte d'étable en pierre peinte, datant du XVIII" s. : piédroits réparés en briques et linteau intradossé à large clé. Pignons de la grange percés de trois jours rect. côté route, et d'un oculus en
briques du côté opposé.
F.D.C.[476]
R. DE WAVRE
    N° 141. Ancien relais et forge de la fin du XVIII" s. disposant ses bâtiments perpend. A l'O., corps de logis en briques et pierre malheureusement entièrement cimenté, sous bâtière de tuiles en S. Façade sur cour de trois travées sur deux niveaux, per­cée de baies à linteau délardé et appui saillant. A dr. du logis, remise à voitures percée d'une entrée sous arc surbaissé, munie au XIX. de petits-bois comportant au centre le Monogramme L T K (initiales de Louis Thibaut Kempeneers) et le millésime 1899. Surmontant le portail, ancres portant le mil­lésime 1790 encadré des initiales M L (ini­tiales de Melchior Landrin). A g. du logis, annexe
transformée.
    Façade arrière analogue. Mur-pignon à rue transformé.
    Face au logis et à la grange, anciennes dépendances (étables et puits) du XIX. s. en briques sous bâtières de tuiles en S., percées de baies à linteau de bois et d'une baie à linteau échancré.
Au fond de la cour, deux piliers en calcaires du XIX. s. provenant du château de Thisnes.
F.D.C.[477]
N° 141 (à côté). Petit logis en ruine de la fin du XVIII" s., en briques et calcaire sous bâtière de tuiles en S. Un niveau de quatre travées de baies à linteau échancré. Porte à baie d'imposte et fenêtres à feuillure de contrevents. Angle dr. de la façade arrondi. Bâtiment exhaussé d'un niveau et profon­dément remanié aux autres faces.
Pignons débordants à épis.
F.D.C.[478]
N° 179. Petite ferme perpend. A l'O., logis de la 1 re moit. du XIX. s., en briques et cal­caire sous bâti ère d'éternit. Quatre travées sur un niveau et demi de baies rect. en calcaire. Porte sur perron d'un degré.
    Pignon N. transformé; pignon S. essenté d'éternit.
    Face au logis, porcheries plus récentes en briques.
F.D.C.[479]
N° 181. Ferme du Chapitre. Appartenant au chapitre d'Andenne jusqu'en 1789, rachetée ensuite par Melle de Soer, elle échut en héritage au marquis de Beauffort avant d'être achetée par le propriétaire actuel Monsieur Henrard. Imposante ferme clôturée située le long de la route de Wavre, à proximité de l'Absoule et dont les bâtiments s'organisent autour d'une vaste cour carrée à ancienne fumière centrale. Au N., long bâtiment comprenant le portail d'entrée et les écuries. A l'E., importante grange en long. Au S., face aux écuries, petite étable à g. suivie d'une écurie sous fenil. Enfin, à l'O., perpend. au bâtiment d'entrée, le logis et d'anciennes écuries transformées attenantes au portail. Excepté les constructions méridionales, les bâtiments datent principalement de la fin du XlXe s.
    Porche d'entrée en briques sous bâtière de tuiles en S., présentant vers la route un portail en calcaire à piédroits harpés et arc surbaissé à claveaux passants un-sur-deux sous rouleau de briques. Vers la cour, portail rect. à linteau de bois. Ecuries en briques et calcaire sous bâtière de tuiles en S., percées vers la route de fenêtres à meneau, sous linteau en bâtière; vers la cour, portes et fenêtres à linteau en bâtière. Millésime de 1892 gravé sur le linteau d'une porte.
    A l'O., grange en long accessible vers la route par un portail à piédroits harpés et linteau droit. Vers la cour, ouvertures récentes sans caractère.
    Au S., petite étable datant probablement de la première moit. du XVIIIe s., en briques et calcaire, sous bâtière de tuiles en S. entre pignons débordants. Porte à linteau échancré à clé passante, sur piédroits à une chaîne, surmontée d'une baie rect. en calcaire. Baie refaite à dr.
    A 1'0. de l'étable, ancienne écurie datant également du XVIIIe s., et construite dans les mêmes matériaux. Portes rect. en calcaire surmontées de gerbières à linteau échancré, à clé passante et pendante, et deux petits jours d'aération en calcaire. Façade arrière percée de baies rect. barlongues.
    Logis en briques et calcaire sous bâti ère d'éternit à croupettes, millésimé 1895 au linteau de la porte d'entrée.
    Dans le mur clôturant le jardin au N. de la ferme, potale en calcaire dédiée à saint Joseph, datée 1867 au-dessus de la niche cintrée.
F.D.C.[480]