Extrait de mars 2005
DES GENS D’ICI ! Michel et Josée Buts,
Chaussée de Wavre 89, Thisnes
Josée Leclercq et Michel Buts sont issus de la même paroisse: Fécher-Micheroux (Soumagne), mais de hameaux différents: l'un de Fécher, l'autre de Micheroux. Cependant, ils fréquentaient la même église. De patros différents (elle, filles; lui, garçons),ils se rejoignaient aux mêmes vêpres, celles de Fécher-Micheroux.
    Josée, fille de boulanger-épicier est, au décès de sa maman, très tôt confrontée à des responsabilités: tenir le ménage et le magasin. Les parents « Buts» ,eux, font Tabac-Cigares. Si Michel est très tôt en admiration devant la boulangère, il lui faudra du temps pour se déclarer, faute de moyens. Il sera notamment mineur pendant la guerre. Cependant, quand il voit se pointer un rival, il se jette à l'eau. Nous sommes en 1949. Quatre ans plus tard, ils se marient. Lui, fait l'école du soir. Elle, gère l'épicerie.
    C'est en 55 qu'ils nous arrivent. Michel, dûment diplômé, est nommé à Hannut en tant que commissaire voyer. C'est un titre qui date de 1841. La nomination émanait de la Province et n'a plus lieu actuellement. Le métier consistait à surveiller les routes communales. Monsieur Buts avait 60 communes de son ressort. La famille nécessitait une grosse maison, pour y loger toutes les archives de la province, et également dotée d'un bureau pour recevoir les gens. Et c'est chez Romainville qu'ils s'installeront. Finalement, en 60, ils achètent la maison.
    Etienne, leur premier fils, leur était venu en 54. Michel (de 57) et Jacques (de 58) sont nés à Crehen (à l'ancienne clinique, actuellement hospice). Les trois enfants ont fait leurs primaires à Thisnes, ce qui a permis aux parents de s'intégrer assez rapidement. Une anecdote? Notre célèbre abbé Wibrin avait pris Michel à parti car il allait à la messe à Hannut. Il fallait être plus Thisnois que ça à l'époque l , 1 Etienne est ingénieur technicien; il vit à Neuville et a une petite Carole de 2t ans, que ses grands-parents vont garder régulièrement. Quant à Michel, célibataire endurci, il travaille à la Communauté Française. Enfin, Jacques, avocat, est employé au Ministère des Finances. Il est papa de deux garçons: Gilles et Renaud.
    Les« Buts» ont 52 ans de mariage et tout va bien. Mais, ils s'en vont: «Tu t'en vas, J'ai peur de l'hiver et du froid' J'ai peur du vide et de l'absence », chante Alain Barrière. Ils partent pour se rapprocher d' un de leurs enfants. Ils s'installent dans un appartement à Ivoz-Ramet. Notre paroisse passe à « pertes et profits» : Michel, en tant que lecteur; récitant des prières aux morts; visitant les âgés et les malades; une voix de la chorale ...En son temps, Josée a été très active à « Vie Féminine» et, jusqu'à la fin, elle aura participé à Rencontre pour les inscriptions des messes, les naissances... Elle recopiait également les intentions. Ils cessent toute activité.
    Leurs loisirs ont été « selon les moyens du bord» ; en effet, ils ont mis 3 enfants à l'école et comme le dit Josée: « Je n'ai jamais rien rapporté». Si elle servait de dactylo à son époux, ça aussi c'était bénévole. Quatre jours à Bouillon avec les enfants quand ils étaient petits, les châteaux de la Loire et, enfin, Lourdes, voyage offert par les fils pour leurs 50 ans de mariage, c'est toute une vie. Cependant, lors de la prise de pension de Michel, le frère de J osée, qui voulait les sortir, les inscrivit à l'université du troisième âge. lis ont alors profité d'excursions d'un jour et découvert, si près de chez nous, des choses si extraordinaires. Demandez-leur de vous c expliquer comment on fabrique une aiguille. C'est surprenant.
    Ils regretteront: l'église, l'esprit ouvert de Thisnes, l'amitié des gens d'ici. Je garderai l'image d'un homme serviable ,tant à l'église que dans l'exercice de ses fonctions et toujours une brosse de rue à la main; d'un couple ouvert aux autres. Ils s'en vont et c'est leur vie. Bonne... «J'ai peur que vienne le sIlence ». Mais, c'est leur vie et bonne M.....
M. Heusicom
Au cours des 50 années passées chez nous, ils ont, à l'image de Saint-Martin, partagé sans compter et bénévolement leur disponibilité avec qui les sollicitait.   Au sein de la paroisse et du village, chacun de nous a, sans s'en rendre compte, sans doute, bénéficié de leur dévouement discret, concrétisé par les services, parfois anodins, mais dont la répétition fidèle fait la grandeur et la valeur... Merci, Josée! Merci, Michel!